La Chambre d'échos, avril 2019

Roman

 

"Vézelay, sous la lumière de juin. Dix personnages de la comédie humaine arpentent la colline éternelle en ses multiples chemins. Sous un ciel impavide, ils se rapprochent, se parlent, simplement se côtoient, peut-être même s’ignorent. Pour chacun cependant, une tranche de destin s’accomplira en cette journée caniculaire. Heures  singulières, nourries d’émotions, d'occasions à saisir, de coups de théâtre et de songes."

 

"Béni soit le coup de semonce assené par un rêve nocturne, en début de mois, rêve dont les images, étrangement, perduraient au réveil : trois d’un côté, trois de l’autre, flanquant celui du centre. Trois quoi ? Eh bien ! Paul ne s’en souvenait plus, mais la structure était prégnante et l’accompagnait dans le parfum du café matinal, trois d’un côté, trois de l’autre, le gros au centre.

 

Il baptisa ce moment : l’appel de Vézelay. Il avait pris quelques jours de congé pour être avec Lisa dont le ventre s’arrondissait ; elle ne lui en voudrait pas s’il s’échappait une journée, et ce serait bien le diable s’il ne retrouvait pas sur la colline sacrée l’armature de son rêve, cette double trinité avec pivot. De surcroît, Vézelay serait enfin une chose rayée de la liste.

 

C’est alors qu’il avait accepté la proposition. C’est une constante dans la vie des humains : il ne se passe rien et puis, en quelques heures, les événements se précipitent, provoquent un embouteillage qui brouille le discernement. Voilà comment se prennent les décisions fatales."

 

Arlea, janvier 2016

Roman

 

Sélection prix Ouest 2016, Printemps du livre de Montaigu

Sélection prix Exbrayat 2016, Lire à Saint-Etienne, Souvenir Charles Exbrayat

 

Une semaine de vacances dans la tranquillité trompeuse de l'arrière-saison, une maison blanche proche de la Grande Plage, un tête-à-tête amoureux, l'écriture interrompue d'une biographie de Marie Mottley, épouse d'Alexis de Tocqueville, Xavier Gardette nous invite dans l'intimité d'un couple dont la quiétude apparente recèle des surprises : infimes blessures, complicités anciennes, amnésies entêtantes. Que laisse-t-on derrière soi quand on aime ? C'est la question, in fine, que Xavier Gardette nous pose, dans un texte délicat et fort à la fois.

TOCQUEVILLE À LA PLAGE

 

La chambre d'échos, 2013

Récit

 

Un goût de terre argilo-calcaire, une odeur de chemins vicinaux, de voies de petite communication et au fond coule une rivière qui ferme le passage.

Le narrateur, de retour comme Ulysse dans le pays de ses aïeux, retrouve sa demeure et se fond dans un décor de prés, d'arbres et d'eaux, à l'affût des traces inscrites dans ce paysage agreste. Au gré de notations bienveillantes ou caustiques, par petites touches, se dessine un portrait impressionniste et secret d'une campagne vivante.

Passent les saisons, les travaux et les jours, page après page ce carnet bruissant de surprises initie notre regard au charme de ces lieux.

En contrepoint pourtant, un phénomène récurrent, étrange, une anomalie de circulation automobile, inquiète et lentement recouvre le voisinage d'une ombre d'incertitude...

 

Écouter : France Inter - le 7-9 du week-end, le samedi et dimanche à 7h43 - La main verte - Alain Baraton - Samedi 16 novembre 2013

"...C’est l’histoire d’un homme qui revient dans le village de ses aïeux et qui décrit la campagne avoisinante, les travaux qu’il entreprend dans sa propriété, les allées et venues d’un camionnette mystérieuse... Tout ça c’est fabuleux, c’est joliment écrit, la description de la campagne est faite avec un talent inoui... J’ai pris un plaisir à lire ce livre, vous n’avez pas idée... Ce livre est véritablement un petit bijou. Je ne parle jamais de romans mais là vraiment c’est sublime. »

CENT JOURS APRÈS LA FLORAISON DES LYS

 

JOURS ENVOLÉS AU JARDIN D'ÉTÉ

 

La Chambre d'échos, 20 février 2024

Roman

 

C’est le début de l’été. Un jardinier de campagne se penche sur son jardin d’héritage. Trente jours durant, il vit en symbiose avec lui, tous ses sens en éveil, bercé par les couleurs, les sons et les odeurs, accompagnant de ses soins attentifs et d’interrogations quotidiennes les métamorphoses de cet îlot de verdure.

 

« Approche du solstice. À bas bruit, par petites touches, la chenille du temps renouvelle le jardin. Les valérianes perdent leur pompon rose, se muent en goupillons à bouteilles. Les cerises à portée de main se font plus rares. Les boutons de dahlias annoncent maintenant la couleur, les pois de senteur s’épanouissent, dont les fleurs ont des oreilles comme celles des petits lièvres , disait la Sido de Colette. Les cloches des bignones se forment à l’extrémité des rameaux, les grappes bleues de la verveine se haussent. Il faut de nouveau tailler les pousses folles de la vigne. Les roses trémières ont éclos et le parfum du chèvrefeuille s’estompe lentement, envolé avec ses fleurs.»

 

 

Xavier Gardette